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Décarboner l'immobilier : le coût des matériaux biosourcés reste un frein

  • GREEN METROPOLE
  • 25 avr. 2023
  • 4 min de lecture

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L’immobilier est un des secteurs qui émet le plus de gaz à effet de serre. Face à ce constat et à l’urgence climatique, l’immobilier bas carbone se développe. Cependant, la problématique liée aux coûts des matériaux freine encore de nombreux acteurs du secteur.


Le sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), publié fin mars, alerte, à nouveau, sur l’urgence de la situation actuelle et l’importance d’une accélération des efforts pour lutter contre le réchauffement climatique.

Dans son rapport, le groupe d’experts souligne que les lois et politiques prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont de plus en plus nombreuses. En France, on peut par exemple citer la RE2020 (en vigueur pour les constructions neuves depuis le 1er janvier 2022) qui a fait de la diminution de l’impact carbone des bâtiments un de ses objectifs. Ou encore la loi climat et résilience (2021), qui vise un objectif de zéro artificialisation nette en 2050.

Pourtant, le verdict du GIEC est sans appel : ces mesures ne sont pas assez suffisantes. En effet, si elles se multiplient les réglementations en vigueur ne sont pas assez efficaces - ou ambitieuses - pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique.


Un secteur qui doit tenir compte de son environnement


Dans ce contexte, la transition du secteur du bâtiment, émetteur important de gaz à effet de serre, est une véritable nécessité si l’on veut réussir la transition climatique.

Les priorités du secteur pour les prochaines années doivent donc être de tenir compte de l’environnement, de le protéger et de devenir un véritable acteur de la transition environnementale. Pour cela, il s’agit, non seulement de respecter les réglementations en vigueur, mais surtout d’aller encore plus loin en cherchant à réduire encore davantage l’empreinte carbone des projets.


L’immobilier bas carbone


Le processus est déjà enclenché puisque l’on voit depuis quelque temps se développer une nouvelle tendance : l’immobilier bas carbone. Que ce soit dans le secteur de la construction ou de la réhabilitation, de plus en plus d’acteurs sont attentifs à l’empreinte carbone de leurs opérations. Pour les acteurs de l’immobilier, cela peut même présenter un double avantage : l’immobilier bas carbone est plus respectueux de l’environnement, mais aussi bon pour leur image à une époque où les usagers sont de plus en plus attentifs aux enjeux environnementaux. L’utilisation de matériaux biosourcés est d’ailleurs devenue un outil de communication central dans de nombreux projets immobiliers.


Une utilisation accrue des matériaux biosourcés


Issus de la matière organique renouvelable, d’origine végétale ou animale, les matériaux biosourcés sont durables. Bons pour la planète, ils possèdent également des propriétés remarquables en termes d’isolation, d’insonorisation, d’humidité, d’isolation thermique et de stockage du carbone.

À titre d’exemple, les matériaux biosourcés d’originale végétale peuvent, grâce au processus de photosynthèse, capter le CO2 présent dans l’atmosphère. Ils contribuent donc directement, et activement, à la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Outre cette capacité à stocker du carbone, les matériaux biosourcés présentent de nombreux avantages : une très longue durée de vie et une consommation d’énergie réduite.


Poussés par les nouvelles réglementations françaises et européennes, mais aussi par la demande des usagers, de nombreux acteurs se « mettent au vert » et optent pour des matériaux biosourcés dans leurs projets de construction ou de réhabilitation. Une problématique de taille demeure pour une mutation plus large du secteur : le coût des matériaux biosourcés. En effet, si les techniques pour réduire l’empreinte carbone des projets immobiliers existent, et se multiplient, la mutation est parfois difficile pour certains acteurs du secteur, notamment dans une période de hausse des taux et d’inflation.


Le coût des matériaux biosourcés, un frein pour le développement de l’immobilier bas carbone


Régulièrement, des acteurs du secteur lancent des appels pour réduire le coût des matériaux biosourcés et géosourcés. En effet, le coût élevé des matériaux décourage certains maîtres d’ouvrage, qui au moment de choisir leurs matériaux et techniques de construction, risquent d’opter pour les solutions les moins onéreuses - surtout dans le contexte économique actuel. Or, pour réussir à « décarboner l’immobilier », il faudrait que ces matériaux soient accessibles à tous les acteurs du secteur. Autrement, la mutation est impossible.


Une pétition a d’ailleurs été lancée, en début d’année, pour demander une baisse de la TVA pour l’emploi des matériaux biosourcés, géosourcés et de réemploi dans la construction. Philippe Madec, architecte et urbaniste, est l’auteur du « Manifeste pour la frugalité heureuse et créative » à l’origine de la pétition.

Il précise : « Les professionnels du bâtiment et de l’aménagement du territoire ne peuvent se soustraire à leur responsabilité. Leurs domaines d’action émettent au moins 40 % des gaz à effet de serre pour les bâtiments, et bien plus avec les déplacements induits par les choix urbanistiques, telle la forte préférence pour la construction neuve plutôt que la réhabilitation. » Pour Philippe Madec, « il faut que la fiscalité suive pour permettre un emploi massif de ces matériaux » ; en bref « le durable au prix du jetable ».

La pétition propose une baisse de la TVA de 10 % à 2,1 % pour tous les types de travaux en réhabilitation et de 20 % à 5,5 % pour tous les types de travaux en construction neuve. Réduire le prix des matériaux biosourcés inciterait davantage d’acteurs du secteur à réduire leur empreinte carbone.


Etant donné l’urgence climatique actuelle, il est plus que nécessaire d’agir pour réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre et protéger, du mieux que l’on peut, notre planète. Il est encore possible de faire bouger les choses et le secteur du bâtiment doit prendre ses responsabilités et devenir un acteur incontournable du changement - mais pour ça un coup de pouce financier de la part du gouvernement ne serait pas de trop.



 
 
 

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