CONSTRUIRE DIFFÉREMENT
- 14 déc. 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 déc. 2022
La construction de logements neufs, de bureaux, de bâtiments ou encore d’équipements publics à très haute performance énergétique ou à énergie positive ou passive se développe de manière considérable. Conscients des enjeux écologiques et attentifs aux attentes des usagers et des collectivités, les
promoteurs se mettent au vert.

Le secteur du bâtiment et des travaux publics représente 43% de la consommation énergétique en France et 23% des émissions de gaz à effet de serre (selon les chiffres du Ministère de la Transition écologique). Le secteur a donc une place centrale a joué dans la question des enjeux écologiques.
L'ESSOR DES ÉCO-QUARTIERS
Aujourd’hui, la construction de bâtiments neufs représente 50 % du secteur d’activité du bâtiment en Ile-de-France. C’est peu dire que l’enjeu face à la qualité et l’impact environnemental de ces nouvelles constructions est énorme. À cet impératif écologique s’ajoute une volonté de plus en plus forte des usagers d’avoir des logements responsables et davantage tournés vers l’extérieur et vers la nature. Ces deux facteurs combinés conduisent à l’émergence des éco-quartiers qui sont
pratiquement devenus la norme en matière de construction de logements
La construction de logements neufs, de bureaux, de bâtiments ou encore d’équipements publics à très haute performance énergétique ou à énergie positive ou passive se développe de manière considérable. Conscients des enjeux écologiques et attentifs aux attentes des usagers et des collectivités, les promoteurs se mettent au vert. neufs en Ile-de-France.
Les éco-quartiers regroupent des bâtiments de 3 à 5 étages, s’intégrant dans une ville déjà existante. Ils doivent notamment promouvoir une gestion responsable des ressources et participer au dynamisme économique du territoire. L’aménagement d’éco-quartier présente de nombreux avantages en matière d’aménagements urbains : ils permettent de lutter contre l’étalement urbain, de favoriser les mobilités
douces (en laissant une belle place aux espaces piétons et aux pistes cyclables) et, bien souvent, de reconquérir des quartiers de ville en déclin. Le covid a joué un rôle primordial dans l’essor de ces quartiers. Les collectivités sont bien conscientes qu’elles sont désormais obligées de proposer à leurs habitants un cadre de vie plus qualitatif, avec des services, des commerces de proximité et de vrais espaces verts.
Ils sont donc devenus des outils essentiels et innovants pour faire face à l’urbanisation croissante de l’Ile-de-France. Le tout, en répondant aux préoccupations relatives au changement climatique. C’est notamment le cas de l’éco-quartier de l’Ile de la Marne à Noisy-le-Grand (93).
Labellisé «#EcoQuartier Etape 2#» par le ministère de la transition écologique, le quartier se distingue par un engagement environnemental très fort : performances énergétiques exemplaires pour les logements, gestion des eaux pluviales, valorisation des déchets, constructions en bois, recours à un réseau de chaleur géothermique, préservation et enrichissement de la biodiversité. Depuis quelques années, la demande pour des bâtiments écologiques à haute performance énergétique ne cesse d’augmenter. Cela est lié à une prise de conscience collective
de tous les acteurs : des habitants, des collectivités mais aussi des entreprises.
Les tendances actuelles poussent les opérateurs à aller encore plus loin que les obligations légales fixées par l’Etat. Chacun cherche à se démarquer de ses concurrents en proposant des solutions innovantes et toujours plus vertes. La crise énergétique est venue renforcer cette dynamique. En effet, les éco-quartiers présentent de nombreux atouts pour le porte-monnaie des usagers. En favorisant les énergies renouvelables, ils permettent de réduire la consommation d’énergie; et donc le montant des factures.
Pour les acteurs de la construction, il s’agit de répondre aux exigences légales
en matière de réglementations thermiques mais aussi de participer, à leur échelle, à la décentralisation de la production d’énergie - enjeu majeur dans le contexte international actuel.
L A D É M A R C H E Z É R O ARTIFICIALISATION NETTE (ZAN)
L’intégration du développement durable dans les constructions nouvelles
passe également par une attention particulière portée à l’artificialisation des sols. La démarche ZAN est une démarche qui consiste à réduire au maximum l’extension des villes et l’artifi cialisation des sols en limitant les constructions sur les espaces naturels ou agricoles et en compensant l’urbanisation par une plus grande place accordée à la nature en ville. L’Etat a fixé l’objectif de zéro artifi cialisation nette pour 2050. Ce qui signifie que toute surface artifi cialisée devra alors être compensée. En attendant, d’ici à 2030, l’objectif est de baisser de 50 % le rythme d’artificialisation et de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers à l’échelle nationale.
Aujourd’hui, 9 % de la surface totale de la France est artificialisée. Cela représente
entre 25 000 et 30 000 hectares qui sont artificialisés chaque année, soit un terrain de tennis chaque minute.
Il existe donc un réel enjeu de surconsommation des espaces naturels.
Ce phénomène contribue activement au déclin de la biodiversité en détruisant des habitats naturels. De plus, l’artificialisation des sols réduit aussi la capacité des terres agricoles à nous nourrir. Et, bien évidemment, cela aggrave le réchauffement climatique.
Face à l’urgence climatique actuel, ce mode de développement urbain n’est
donc plus tenable. Bien évidemment, il ne s’agit pas de renoncer à construire mais de construire «mieux», en compensant chaque surface artificialisée.
Certaines entreprises ont déjà pris de l’avance sur les objectifs fixés par l’Etat.
Ainsi, Vinci Immobilier s’engage pour zéro artificialisation nette dès 2030.
Encore une fois, il y a donc une vraie volonté des acteurs de l’immobilier de mettre en place une stratégie environnementale, de se démarquer des
concurrents et d’anticiper.
Du côté des collectivités, on assiste également à une prise de conscience
croissante du problème. Par exemple, la ville de Tremblay-en-France (93)
incite les promoteurs à construire au moins à R+1 sur sa ZAC AéroliansParis
pour lutter contre l’étalement et l’artificialisation des sols. Dans la même logique, Tremblay-en-France favorise également les nouvelles constructions sur des sols déjà artificialisés, à l’image de son projet de groupe scolaire sur un ancien stade.
RÉHABILITER LES FRICHES
Comme Tremblay, de nombreuses villes choisissent aujourd’hui de réhabiliter
des équipements non-utilisés, désuets ou encore des friches.
En plus de lutter contre l’artificialisation des sols, ces réhabilitations permettent aussi de développer des projets en milieu urbain, de revitaliser un site abandonné et d’améliorer l’image du territoire. En effet, les friches sont bien souvent des espaces urbains vacants situés au coeur ou à proximité d’un quartier de ville. Elles constituent donc un potentiel non négligeable pour un territoire. De plus, elles offrent une réserve foncière en ville, là où les occasions de développement du bâti
neuf viennent la plupart du temps à manquer. En donnant un nouvel usage à ce bâti déjà existant, un territoire peut totalement redynamiser et développer son économie locale.
Les friches sont aujourd’hui nombreuses en Ile-de-France et leur nombre risque d’encore augmenter avec la crise économique. Il existe donc un réel enjeu autour de leurs réhabilitations.




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