Interview du Maire de SCEAUX
- GREEN METROPOLE
- 10 sept. 2024
- 3 min de lecture

Sceaux, une ville à la croisée des Talents
Connue pour son parc, la ville de Sceaux est un écrin de nature à proximité de Paris. L’ambition du maire, Philippe Laurent, est de préserver l’identité de la ville, sans nuire à son développement. Une action permanente de protection de la nature et préservation du cadre de vie. Entretien.
Comment définiriez-vous Sceaux ?
Sceaux est une ville de province à 6 kilomètres du périphérique. Elle s’est développée grâce à Colbert, qui en fait un lieu clé du royaume, et son lieu de vie, à une heure de carrosse de Versailles et du Louvre. S’y ajoute aujourd’hui une tradition commerciale et universitaire. De grands lycées et une faculté de renom y rassemblent aujourd’hui une vaste jeunesse estudiantine Evidemment, la ville fait également la part belle aux espaces verts, avec le parc de Sceaux et de grands jardins privés.
Justement, Sceaux est considérée comme une ville nature. Comment la préserver ?
C’est un combat permanent. Evidemment, nous subissons de fortes pressions qui nous amènent à appliquer des règles d’urbanisme assez contraignantes ; sans pour autant empêcher tout développement. Ensuite, il faut essayer de convaincre les propriétaires de jardins privés de l’importance d’apporter l’entretien et les soins nécessaires à leurs arbres et leurs espaces verts, qui participent fortement au paysage de la ville. Pour cela, nous travaillons avec des associations et nous avons mis en place une réglementation assez forte sur le phytosanitaire en l’interdisant. Ensuite, nous avons instauré une subvention pour plantation d’arbre, à hauteur de 50 % du prix de l’arbre pour un maximum de 200 euros. Nous organisons également tous les ans un événement, « Le printemps des transitions », qui rencontre un grand succès. Des associations et des professionnels animent des stands autour de thèmes tels que les mobilités douces, la décarbonation, la nature en ville... C’est un grand événement qui dure 3 jours. Cela permet de sensibiliser les habitants, y compris les enfants, aux enjeux liés au développement durable.
Comment inscrire le développement durable dans tous les champs de la politique municipale ?
Le développement durable est une dimension horizontale de l’action publique. Il faut être présent dans tous les domaines. Le maire se doit d’être attentif à ce sujet qui doit être au coeur de ses convictions. A partir du moment où il y a une forte conscience du maire, le développement durable sera forcément pris en compte dans les diff érents projets. De mon côté, j’ai aussi une adjointe en charge de ce sujet, qui suit ces questions et attire l’attention sur les enjeux du développement durable, soutenue en cela par plusieurs chargés de missions. Aujourd’hui, cela fait partie de la culture de l’administration de notre ville.
Avez-vous des exemples concrets de projets mis en place ?
Nous avons développé de nombreux projets autour de l'économie circulaire. Par exemple, le FabLab des textiles, que nous avons ouvert il y a 2 ans, est un projet qui a mobilisé une grande partie de l'administration. C'est un endroit basé sur la réutilisation de textiles, dans un objectif de soutien et d'accompagne- ment de créateurs. Plusieurs créateurs ont la possibilité d'y avoir des locaux. De nombreux ateliers y sont organisés. Plusieurs créateurs ont ensuite réussi à monter leur activité. C'est une pépinière de talents. En juin, nous ouvrons un FabLab numérique et vidéo, basé sur le même principe.
C’est une manière de soutenir les ta- lents locaux...
Tout à fait. Nous nous sommes aperçus que de nombreux habitants avaient beaucoup de talents et d'idées, mais pas les moyens. Ces lieux leur permettent de développer leurs projets. Si la devise de Sceaux est « à la croisée des talents », ce n'est pas pour rien !
Comment voyez-vous Sceaux dans 50 ans ?
C'est une question qui relève beaucoup de ce que l'on souhaite collectivement au niveau du Grand Paris. J'estime qu'il faut préserver au maximum notre centre-ville, avec ses commerces et son urbanisme de village. C'est un élément primordial de qualité de vie.




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